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17 avril 2007

Bilan de vie

Encore un autre fou...

Tragédie épouvantable qui vient de rayer de la carte du monde près d'une trentaine d'êtres humains.

Et qui vient de transformer en une vedette médiatique un être probablement en quête d'attention.

Dans les prochains jours, engendrés par la répétition médiatique, plusieurs commentaires surgiront. Contrôle voire interdiction de la possession d'armes à feu, violence gratuite canalisée par les jeux vidéos et les médias, etc.

Comment contrer cette violence inutile, cette détresse psychologique qui se transforme inévitablement en une rage meurtrière?

Je me demande si la prévention ne reste pas le meilleur moyen d'éviter le pire. Il est impossible de tout contrer, mais il est possible de voir les signes avant-coureurs d'une telle tragédie.

À chaque année, on fait un check-up complet de routine de nos voitures. Pour voir l'état de la mécanique et prévoir le pire. À chaque année, ceux qui ont accès à un médecin font leur bilan de santé. Pour voir l'état de leur coeur, de leurs poumons, de leur mécanique corporelle.

À quand le bilan de santé psychologique?

Mieux: à quand le bilan de santé annuel psychologique obligatoire?

Pensez au nombre grandissant de burn-out qu'on pourrait éviter. On verrait immédiatement les effets néfastes du stress et on préviendrait le pire.

Pensez au nombre grandissant de suicides chez les jeunes. Pensez aux parents qui se sentis coupables de ne pas avoir deviner plus tôt la détresse de leur jeune.

Avec un bilan psychologique, on verrait, sinon tous les signes, au moins certains signes avant-coureurs d'un problème émotionnel.

Et on sauverait peut-être des vies. Pas seulement celles des victimes, mais aussi celles des tueurs et de leurs proches. On pourrait réagir, essayer de corriger le tir, essayer de prévenir le pire. Avant que la raison n'éclate dans un élan de violence apocalyptique.

On fait déjà bien peu pour notre santé physique, mais encore trop peu pour notre santé mentale qu'on prend souvent pour acquise.

Cela dit, je compatis avec les familles touchées par cet horrible événement. En espérant peut-être qu'un jour, l'être humain apprendra de ses erreurs...

Libellés :

10 avril 2007

Misère!

Tout autour de moi, les gens chialent.

On paie trop d’impôts.

Les taxes foncières sont trop élevées.

Les hôpitaux sont trop bondés, on n’a pas assez de médecins et pas assez d’infirmières.

Nos gouvernements sont des voleurs. Les politiciens sont des fraudeurs qui volent aux plus pauvres pour donner aux mieux nantis.

La police est une racaille corrompue qui sert une justice injustice qui met en tôle d’honnêtes citoyens et qui défend des criminels notoires et des crapules meurtrières.

Nos enfants sont des mal élevés qui nous dirigent comme des rois. Ils sont tantôt des dévergondés qui s’habillent comme des putes, des zombies qui décrochent à force de rester accrochés à leurs univers virtuel et les citoyens modèles d’un monde basé sur l’esthétisme et la consommation à outrance.

Nos ponts tombent et font des morts. Nos avions tombent et font des morts. Nos hôpitaux tombent et font des morts.

Et en arrière-plan, la grippe sous toutes ses formes fait des ravages dans l’imaginaire collectif, le terrorisme terrorise les idéaux au point de faire ressurgir l’intolérance envers la différence, l’environnement se transforme en cheval de bataille politique. Et tout ça devient une belle excuse pour faire monter le prix du brut.

Tout autour de moi, les gens chialent. Les gens continuent de chialer. J’en fais malheureusement partie de ces experts en chialage.

On n’a plus de temps pour nous. Plus de temps pour astiquer notre belle vie dorée. Plus de temps pour profiter de tout et de rien. Le temps devient une denrée rare qui se monnaie en bourse.

On regarde notre nombril et on oublie à quel point la misère, cette misère digne du Moyen-Âge, on ne connaît pas. On se plaint le ventre plein. On oublie les acquis, la liberté d’action et de pensée. On oublie que pour être libre, vraiment libre, on doit avant tout s’affranchir des fanges de la souffrance et de la misère. Qu’il faut pour cela connaître autre chose que la merde qui empeste, la nourriture qu’on ne trouve pas, la maladie qui est omniprésente, la mort qui est aussi tangible que les cadavres d’enfants que l’on croise en marchant dans les rues des bidonvilles.

Les gens crient au scandale, mais ils ne savent pas ce qu’est la vraie misère. Cette misère qui révolte vraiment. Qui horripile. Qui dégoûte. Au point de vouloir se fermer les yeux.

Ou, pire, de s’habituer à l’horreur et de marcher à ses côtés sans même se sentir forcé de détourner le regard.

Les gens chialent, mais ils ne font rien.

Et pendant que ces gens crient à l’injustice et déversent leurs plaintes à tous les vents, se plaignent de nos vies malmenées par les petits accrocs de la modernité, il s’en trouve parfois quelques-uns qui se lèvent debout, s’en vont au loin pour oser faire bouger des choses là où la vie est un véritable calvaire.

Chapeau au courage de ce genre de personnes.

Merci en notre nom à tous, à nous fainéants avides de cette qualité de vie qui ne fait même pas partie du vocabulaire des vrais laissés pour compte.

Merci en mon nom personnel, car ma petite vie peinarde est bien trop importante pour que j’y sacrifie ne serait-ce que quelques minutes en une cause plus noble que mon pécule bimensuel. Il en faut des comme vous pour agir là où d’autres ont baissé les bras. Faute de temps. Excusés par la vie qui va trop vite. Et par ces millions de petits problèmes de la vie courante qui légitiment nos plaintes et notre mal de vivre.

Dimanche soir, l’espace de quelques minutes, quelques millions de téléspectateurs ont miraculeusement arrêté de chialer.

Malheureusement, deux jours à peine après cet intermède, les chialeux ont recommencé de plus belle leur manège. À la radio et à la télé, on traque encore le scandale dans le voisinage et on cherche la bibitte dans nos petites vies bien rangées.

Et on continue de chialer pour rien.

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09 mars 2007

Gangbang Café - Volet #6

« Quatre mois plus tôt.

« Pitié! Laisse-moi partir! Je n’ai rien fait! Je te jure! »

Je regarde le type devant moi. L’homme est écroulé sur le sol, juste à mes pieds, coincé par le mur qui l’empêche de sombrer dans le sol et de fuir. Le sang gicle de son épaule, perforée de la balle de mon arme à feu. L’arme elle est enserrée dans ma main droite, figée d’une détermination tremblante comme une lance plantée dans le cœur de ma victime.

Je viens de tirer sur un homme. Pour la première fois de ma vie. Je viens de tirer une balle sur un être humain, je viens d’essayer de le tuer.

Le coup est parti presque trop vite. »


Avis aux intéressés, vous trouverez la suite de ce sixième volet de Gangbang Café dans Mes petits cahiers.

Libellés :

02 mars 2007

Gangbang Café - Volet #5

«La mort est devenue si banale. On l’absorbe et on l’avale, on la digère comme s’il s’agissait de la soupe du jour. On en est tellement gavés qu’on en oublie le goût. Qu’on en oublie le sens. Qu’on a cessé de comprendre que les morts disparaissent pour toujours de la circulation, qu’ils ne reviennent pas à la vie, que c’est l’escamotage sauvage avant la fin de la scène par un metteur en scène cruel et irritable. Les gens veulent du pain et des jeux. On est devenus comme des romains. On vit de sensations, mais on ne sait plus ce que c’est que de se sentir vivant. On pense avoir évolué, mais on a simplement inventé de nouvelles façons de faire la guerre et de tuer. »


Un cinquième volet pour Gangbang Café, publié encore une fois dans Mes petits cahiers. Bonne lecture!

Libellés :

01 mars 2007

Gangbang Café - Volet #4

« — Et maintenant. Comment vous sentez-vous?

Mes yeux clos propulsent hors de moi une haine incommensurable. Je me sens haineux. Je me sens tueur. Je me sens vengeur. Je veux les tuer. Tous. Un à un. Un après l’autre. Eux et toute leur bande de racailles. Je veux les voir saigner, mordre la poussière, me supplier, pleurer comme des larves, baver leur peur, avoir peur de moi, de la souffrance, de la mort inexpugnable et inévitable. Je veux voir dans leurs yeux la peur de me voir leur faire du mal. De mourir. De crever sans avoir un seul mot à redire. »


Le quatrième volet de Gangbang Café est maintenant en ligne dans Mes petits cahiers.

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